Dans le silence ou dans l’errance, saisir l’instant demande de se lier aux dichotomies de l’univers : Inspiration – Expiration, Vide et Plein, Ombre et Lumière,… pour mieux déchiffrer les métamorphoses du Chaos Originel. Gardons en mémoire les mots de l’éminent poète François Cheng qui expriment à merveille ce qu’est le trait de pinceau « Le trait n’est pas une simple ligne. Par son plein et son délié, par le souffle rythmique qui l’anime, il est d’emblée l’affirmation d’une présence incarnée, volume et mouvement confondus. Le maniement du pinceau qui préside au au tracé du trait comporte tout un jeu de contrastes internes : poussée et rebrousse – poil, rétention et passer-outre. Aussi, le geste du calligraphe, qui s’effectue dans l’instant, tout en faisant naître des figures objectives, traduit-il en profondeur ce que l’artiste porte de plus instinctif, ou de plus intuitif. On peut dire, en ce sens, que le trait en question est véritablement un trait d’union entre la pulsion de l’artiste et la pulsation du monde ».