En tout premier lieu, je dois l’éclosion de ce voyage intérieur à la Nature car ce fut mon guide vers le chemin de la photographie. Telle une aspiration vers une quête sans contours, c’est en me perdant des heures en forêt que j’ai découvert la beauté de la solitude, de concert avec celle du silence. Dans la contemplation des saisons et l’immanence du temps suspendu, je me suis rendu compte que les éléments, les montagnes, les roches et les arbres seront toujours les plus fidèles confidents des âmes errantes.

Face à l’uniformisation de lointaines destinations photographiques, ma démarche s’oriente davantage de façon intimiste, personnelle et contemplative, en prenant le temps de m’imprégner d’un lieu. J’ai le sentiment que la beauté dépend avant tout de nos émotions et du regard que l’on porte sur une atmosphère. Ressentir l’harmonie d’une contrée dans le silence, l’immobilité et l’introspection, est déjà un voyage en Soi.

Cette quête de poésies, mes Élégies d’ombre et de lumière, me conduisent parfois sur des chemins de mystère et de rêverie. A l’image des peintres, où l’inspiration s’incarne dans l’interprétation il a fallu me détacher du « réalisme » de la photographie pour me rapprocher de leur liberté évocatrice grâce à des mouvements intentionnels de caméra. La cursive comme musicalité et rythme de l’image. Passé, présent et futur y fusionnant pour laisser place à une temporalité sans repères. Cette liberté, imprévisible et spontanée, tel un Souffle, tel un geste incarne un Voyage intérieur que j’essaie de révéler. Je pense que cette quête permanente aux mystères de la nature amène l’esprit de l’Homme au sentiment spirituel et d’unité avec la Métaphysique.